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Ce matin, premieres heures, notre avion decollait pour Osaka. Pas mecontents de quitter Hong-Kong ou nous nous sentons un peu nourris comme des poulets d'elevage, loges dans des cages a lapin et serres comme des sardines. En plus, il fait pas un froid de canard mais presque, en tout cas un temps de cochon. Aujourd'hui, nous prenons notre temps pour preparer notre periple au Japon. Il n'est jamais trop tard. D'ailleurs irons-nous au Japon ? On peut se le demander. Tout dependra des compagnies de ferry, de Air India (si, si, les indiens aussi sont de la partie) et du service d'immigration japonais. La partie est tendue : de toute facon il ne faut pas venir a Hong-Kong pour le repos. Le nombre impressionnant de "massagerie" l'atteste d'ailleurs. Pour ma part, le shampoing energique de la coiffeuse m'a dissuade de me preter a cette pratique.
Reveil a 4 heures pour prendre le bus de nuit qui papilonne jusqu'a l'aeroport. Un papillon de nuit. Je m'imagine assis en classe economique : a quoi ressemblera le petit dejeuner ? Mais les veritables incertitudes sont ailleurs. Arriverons-nous a l'aeroport international du Kansai ou a celui d'Osaka proprement dit ? Cela peut faire une petite difference sur le terrain. A quelle heure arriverons-nous a Kyoto et ou dormirons-nous a cette periode des cerisiers en fleur ou les auberges de jeunesse semblent prises d'assaut et les nuits cheres ?
Comme souvent, l'experience du voyage nous montre que ces questions, quoiqu'on pretende, sont bien eloignees de la realite. Au comptoir de Air India ou nous sommes les premiers a nous presenter ( 2 heures 30 a l'avance) nous expliquons que nous n'avons pas imprime nos billets electroniques, mais ce n'est pas la faille choisie par l'adversite.
Notre billet de retour ? Vous voulez dire... d'ou ? Du Japon, vraiment ?
Conformement aux directives des services japonais d'immigration Air India n'embarque que les passagers avec un billet de depart pour le Japon. Nous n'en avons pas. C'est le flou planifie, l'organisation instantanee, l'entreprise de spontaneite qui nous a jusqu'ici reussie (plutot). Nous avons 90 jours pour profiter du Japon si nous le voulons, il est - etait ?- hors de question de se contraindre par des dates et des lieux si lointains. Notre billet Hong-Kong Osaka nous a deja bien casse les burnes en nous obligeant a traverser le Sud de la Chine et en visitant Macao la magnifique et Hong-Kong l'affairee !
Bon, mais qu'est-ce qui se passe maintenant. Nous nous tournons vers l'employe de Air India qui nous souffle la seule reponse possible. Nous avons une heure et demi pour trouver sur internet un ticket au depart du Japon, pour n'importe ou ou le diable nous emportera. Certains ce seraient decourages, hein, n'est-ce pas ? Mais nous, a 6h du mat, un peu egares dans un des plus grands hubs de l'Asie pacifique nous avons la patate ( et si vous ne me croyez pas envoyez nous un mail d'encouragement).
Voila, ca fait depuis une heure que nous surfons sur le web, chacun de notre cote, et nous ne trouvons rien. Pendant que Claire s'acharne comme une damnee, j'ai renonce, et j'en profite pour vous ecrire ce message.
Mais non ! Mais qu'est-ce que vous croyez ? Ce blog, c'est vraiment de la desinformation... He he.
Alors, alors, reprenons nos moutons, et nos petits poulets, et nos sardines serres, et nos lapins en cage, nos pigeons voyageurs et nos francais qui sont vraiment devots priez pour nous.
Au bout d'une heure, comme je vous l'ecrivais, aucun billet d'avion a l'horizon sinon a des sommes si astronomiques qu'avec, en si prenant a l'avance, on pourrait aller jusqu'a la lune. C'est encore mieux qu'au casino de Macao, parce que cette fois-ci nous jouons des sommes importantes et que tout peut changer d'une minute a l'autre. Comme au Lisboa, la question n'est pas de savoir si nous allons gagner de l'argent, mais combien de temps nous allons mettre pour le perdre. Et mon Dieu, nous sommes tenaces tonnerre de tonnerre de mille sabords. Nous allons a l'assaut du comptoir de vente de billets d'avions de notre compagnie pour prendre un ticket avec assurance annulation avec l'idee de faire faux bond au Japon. Mais voila, astucieuse Air India ne rembourse pas les tickets sur l'ile du levant. Il faut revenir a Hong-Kong. C'est bien la peine d'annuler. Mais pas le temps de jouer du sarcasme Claire, il doit bien y avoir un bureau de la japan air company ici, filons-y. Nous y volons. Nous y voila, nous y voici, mais ca n'ouvre qu'a dix heures et notre avion aura deja atterri.
Alors, il nous reste notre botte secrete. Un peu de larmes aux coins des yeux Claire : un effort. Bon, ce n'est pas super alors je vais faire aussi dans la supplique, mais digne d'accord. He, monsieur le responsable de la compagnie air India, et comment on fait nous ?
Vous n'avez pas reussi a avoir des billets de retour ?
Mais euh, c'est trop dur. Euh... Ouin... (surtout ne pas dire que c'est trop cher sinon le service d'immigration ne voudra jamais de nous). On les prendra des qu'on sera sur place, c'est promis. S'il vous plait ... pliiiiiiise
Mais non, il vous faut un billet de retour !
Mais euh ... c'est pas juste
Et comme d'habitude, comme nos interlocuteurs ne sont jamais doue d'esprit d'initiative ( c'est un comble pour le sanctuaire asiatique du liberalisme) Claire a cette magnifique idee, qu'elle sait pourtant impossible - eu egard aux conditions de vente de ces billets-. Et si l'on decalait notre depart de quelques jours. Le responsable semble receptif. Le probleme c'est que les liaisons Chine Japon ne sont pas la specialite de Air India.
Bon, j'ai trop ecrit et nous avons beaucoup a faire. Alors on se tient au courant.